Le légume, le crapaud et la balançoire [PV]

Pantalon noir avec des poches de partout, tee-shirt noir, gilet noir ouvert avec pleins de poches également, ses cheveux coupés n'importe comment, ses grands yeux verts semblant se perdre dans le loin, il avançait à petit pas avec une branche qu'il avait ramassé plus tôt, cela ne faisait pas si longtemps qu'il était arrivé dans cette ville et Yasai n'avait pas encore repéré tous les lieux. Alors depuis tout à l'heure il tournait en rond dans cet endroit pour faire du repérage. Par rapport à ce qu'il avait touché, sentit, il devina qu'il se trouvait au terrain de jeu. Finalement après un long moment à toucher chaque objet qui se trouvait dans cet endroit, à compter les pas, à imaginer chaque obstacle, Yasai jeta son bâton, s'étendit tranquillement et se dirigea aisément vers la balançoire, comme s'il l'avait vu. Il s'assit sur la planche de bois posant ses mains sur les cordes et se balança quelques minutes. Il écouta le grincement que produisait ses balancements, cette balançoire ne semblait pas souvent servir. D'ailleurs ce terrain de jeux sentaient plus la mort qu'autre chose. Il ricana. Il aimait cette ambiance. Finalement il s'arrêta puis sortit son crapaud de sa poche, le caressant du bout des doigts.

"Tu vois ça Arnold, tu vois ça... Oh oui je suis sûr que tu le vois... Tu le vois même sûrement mieux que moi..."

Il continua de ricaner après cette blague vraiment amusante selon lui.

"Moi je le sens, je le sens de tout mon être, chaque sens se met en éveil dans cette ville. Mes oreilles peuvent entendres les cris et les pleures qui bercent cet endroit. Mes mains peuvent toucher ce délabrement, ces caillaux de sang sêché ici ou là. Ma bouche pourrait jurer que la bouffe d'ici est aussi mauvaises que leurs habitants. Et puis surtout mon nez, mon nez tu le sais Arnold ne m'a jamais trahis, et là il me dit que ça pue, ça pue la mort. C'est exactement ce que j'aime"

Une pause dans son discours, juste le temps de rire.

"Comme s'ils avaient créer cette ville rien que pour moi. Avec une prophétie un peu comme celle là : "Un jour un légume viendra parmis nous"."

Nouveau ricanement.

"Arnold, le légume Yaya est arrivé, et ça va être marrant je le sens, vraiment très marrant"

Le crapaud coâssa comme pour dire qu'il était d'accord avec Yasai. Et l'aveugle le rangea dans sa poche et recommença à se balancer riant aux éclats.