Entrance of a shadow

Une ombre avance paisiblement dans la rue, les mains ancrées au fond de ses poches, le regard, déterminé, porté au loin, un léger sourire au coin des lèvres. C'est si doux de se sentir dans un environnement, un monde, si proche du notre. Peut-être est-il là ? Peut-être... mais s'abord... il va falloir trouver de quoi jouer. Il avance, en silence, dans ce lieu désert où la vie semble détrônée par la mort, où même les rats ont peur de leur ombre. Donnant un coup sec dans les deux pans de portes servant d’entrée à ce qui semble être le bar, il s’avance, les yeux masqué dans l’obscurité que lui offre son chapeau. Tout habillé de noir, il attire l’attention tout en restant discret. Sous les regards curieux, sous le silence pesant, il s’assoit sur un tabouret, laissant éclater un rire léger et inaudible. Une voix lui demande ce qu’il veut, sans doute le patron, ou peut-être le serveur. Il relève légèrement la tête, juste de quoi lui laisser entrevoir un œil, faisant reculer l’employer d’un pas. Un simple regard… une folie profondément incrusté qui ressort en simple regard, presque une aura de terreur…

« Quelque chose de fort ! »

Sa voix, banal, tout ce qu’il y a de plus simple, mais son regard, lui… il abaisse à nouveau la tête, l’homme retrouvant une sorte de mobilité, légèrement tremblant. Assis sur une chaise, surpris par l’attitude du patron, un habitué s’empresse de bien détaillé le nouvel arrivant, mais rien ne semble si surprenant, son chapeau noir, laissant apparaître quelques mèches blondes, contrastant avec le reste de sa tenue. Un long manteau noir qui descend jusqu’au sol, son pantalon, d’un noir profond également, en cuir, de même pour ses chaussure… décidément, un homme peu visible dans l’obscurité. Intrigué par ce que l’employé a vue, il s’approche doucement de lui, posant sa main sur le comptoir, à côté de la sienne, se penchant pour essayer de voir ses yeux… il n’a pas peur… l’alcool le guide, il n’a pas réfléchis… l’alcool dans ses veines le guide, il cri, il a mal… la lame planté dans sa main le guide…

« N’ose pas t’approcher de moi ! Crasse ! »

L’inconnu en noir, sortant l’une de ses mains, ganté d’un cuivre noir ne recouvrant pas la totalité de ses doigts, attrape la tête du curieux et la plaque violement contre le comptoir, laissant échapper ce même rire, mais en faisant profiter l’ensemble des spectateurs. Il appui de plus en plus, son rire s’accentuant, retirant d’un coup sec la lame, il lèche délicatement le métal froid sur lequel repose un peu de cette liqueur de vie qu’on appelle sang. Recrachant presque aussitôt ce qu’il vient de goûter, il le regarde, lui laissant l’occasion de voir ce même œil qu’à pu entrevoir le barman, presque l’immobilisant sur place. Il s’approche de lui en lui murmurant doucement, fier, confiant, vainqueur…

« Et bien quoi ? As-tu peur… de croiser le regard des autres… sur ta dépouille imbibé d’alcool ? »

Reculant assez vite sa tête, il plante son arme dans l’oreille de l’homme qui hurle à la mort sous les regards inquiet d’une minorité, le reste esquissant un léger sourire en se sachant enfin débarrasser de ce poids. Se levant de sa chaise, le lâchant, il ne lui laisse pas le temps de se relever et donne un coup de pied dans la poigne du couteau de chasse, l’enfonçant un peu plus en le faisant tomber par terre… mort. Il se rassoit, prenant son verre déposé il y a quelques secondes. Buvant une gorgée sans se soucier de ce qui se passe autour, il se retourne, recalant son chapeau, plongeant son regard désorienté et fou, imprégné de cette soif que peu ont, élargissant son sourire à chaque nouveau visage. Prenant à nouveau son verre, il le termine et le pose violement sur le comptoir avant de hurler sans la moindre gêne…

« Belle bande de loque ! J’imagine que les « vrais habitants » de cette saleté de ville ne sont pas ici pour l’instant ! »

Se rasseyant normalement, il croise ses bras sur le comptoir de bois et y dépose sa tête, fermant doucement les yeux. Derrière lui, une groupe d’homme, immobile, certains affolé d’avoir vu un… un regard qu’il ne pensait pas revoir de ci-tôt… un regard… comme lui, comme lui qui peuple ses rêves, ses nuits et ses jours, celui qu’il revoit sur le visage effrayé de chaque femme. L’un des « trouillard » inquiet de ce qui va se tramer, se lève, prenant le couteau planté dans l’oreille du cadavre alcoolisé, s’approchant sans un bruit de cet homme de l’ombre. Au moment où il va abattre son bras sur le corps qu’il croyait endormis, un autre bras l’en empêche et ces yeux… ces yeux, si proche désormais des siens, ainsi que son visage. Uramu esquisse à nouveau un sourire, glissant sa langue sur la peau du jeune agresseur, lui tournant délicatement le poignet… doucement… puis un coup brut, sec, lui arrachant un cri, le faisant s’effondrer sous la douleur. Lui aussi s’agenouille, gardant son sourire, sortant une cigarette de sa poche, l’allumant à l’aide de celle que son ex-agresseur avait en bouche…

« Tu peux abréger tes souffrances… pour cela… dis-moi, sais-tu où es mon père ? Sais-tu où se trouve cette enflure de Kusari ? »

Kyria venait tout juste d'arriver dans cette ville étrange mais qui lui plaisait déjà. Elle n'avait pas encore eu de problèmes et c'était tant mieux, mais pour elle ou pour les autres ? Je tenterais plutôt de dire pour les autres... Car, c'était peut-être un être de sexe féminin mais qui savait on ne peut mieux se battre, que ce soit avec ses mains ou bien encore avec ses pieds. A peine arrivée et déjà prise...
Elle avait réussit à se dégoter un job dans un bar, peut-être pas le plus fréquentable de tous, mais c'était toujours çà. Et comme son nom l'indiquait, le bar de la mort était ce qui lui conviendrait le mieux, du moins, l'espérait-elle.
Pour son premier jour ou plutôt pour sa première nuit de travail, elle était arrivée en retard, ce qui lui avait valu quelques remontrances mais aussi, elle avait put éviter de voir le "spectacle" qui avait eu lieu quelues minutes auparavent. Elle avait filé dans les "vestiaires", du moins de nom et avait rapidement enlevé sa veste et son sac qu'elle avait passé en bandouillère. Elle avait un t-shirt à manhes courtes avec un petit décolleté en "V" et un pantalon pattes d'eph'. Et bien sur, il ne fallait pas oublier sa chaine, son collier et son bracelet à picots et ses gros baskets noirs, qu'on ne pouvait d'aileurs pas voir à cause du comptoir.
Elle entra dans la "salle" et se plaça derrière le bar, prête à servir les commandes quand elle aperçut le phénomène qui avait déjà tué [si je ne m'abuse] quelqu'un juste avant. Elle se pencha par dessus le comptoir et dit

"Quand tu auras fini de tuer les gens, tu pourras nettoyer le sang qu'il y a..."

Elle se contre-fichait totalement de ce qu'il pourrait bien faire après et aussi comment il réagirait face à cette jeune femme, tout aussi gothique que lui qui osait le "commander", enfin, d'une certaine façon.
Kyria avait la tête froide et savait garder et contrôler ses émotions et réactions dans toutes les circonstances. Ca ne la gênait donc pas et ça ne lui faisait pas peur non plus, d'addresser directement et en regardant, comme elle le pouvait, le jeune homme dans les yeux, qui devait avoir plus ou moins le même âge qu'elle.

N’obtenant pas de réponse de la part de son amical adversaire, il se contenta de lui lâcher le poignet, le soulevant par le col, son regard, las, inexpressif, plongé dans le sien, alors qu’il tirait une bouffée de fumée sur sa cigarette. Détournant son regard vers la jeune femme derrière le bar, l’écoutant énoncer quelques plausibles ordres. Sans la moindre part d’attention, il se retourne vers sa proie, un léger sourire naissant sur ses lèvres. Le laissant tomber, se retournant, écoutant d’une oreille discrète le cri de son compagnon lorsqu’il se rattrapa sur son poignet blessé, il s’accoude au comptoir, regardant la gente demoiselle avec un sourire affectueux. Laissant écouler quelques secondes ainsi, entamant par la suite, d’une voix enjouée, presque excitée, une courte demande…

« Y a-t-il des pièce libre et isolé dans ce bar ? S’il y en a… il est peut-être possible que je nettoie la trace sur le sol… c’est vrai qu’un sang pareil… ça gâche… »

Lui lançant un dernier sourire, ses yeux masqués dans l’ombre, ne divulguant pas la moindre trace d’émotion. Il se redresse, regardant d’un bref regard le reste de la salle alors que son « jouet » gisait sur le sol, hurlant. Son sourire s’élargit, le fixant, immobile. Se décidant enfin à bouger, il posa son pied sur le torse de l’homme, s’avançant vers ceux qui, dans un coin, jouaient aux cartes. Il fit le tour de la table, chacun des joueurs le fixant, inquiet, sans pouvoir recroiser ce regard si… sans nom. Tous semblaient l’avoir déjà vu quelque part, et ce nom qu’il avait prononcé plus tôt également. Les jeux ne l’intéressait guère, mais un homme de jeux en sait toujours beaucoup, il suffisait d’attendre que l’un d’eux craque, qu’il lâche le morceau, qu’il lui dise enfin où il se trouve, où pouvait bien ce trouver cette créature. Toute expression s’effaça de son visage alors qu’il continuait ses tours, lentement, accumulant la tension auprès de ses « cibles ». L’un des joueurs se leva brusquement, le pointant du doigt, en tremblant, la peur au ventre, les yeux écarquillé de terreur, avant de hurler tout ce qu’il pouvait…

« Tu… C’est… C’est toi !!! Tu es comme lui ! Ca se voit dans ton regard !!! Tu es son… »

Il n’eut malheureusement pas el temps de finir sa phrase, recevant un coup de pied en pleine tête qui le fit atterrir à côté de l’homme blessé, qui, cherchant son salut, feignait la mort. Il s’approcha alors d’eux, d’un pas lent, un sourire narquois naissant sur son visage. Qu’il est doux de voir sur ses victimes l’expression de la peur, de la douleur. S’agenouillant une fois à leur niveau, il les bloqua contre le sol, une main autour de leur cou. Approchant son visage du sol, son ombre s’étalant, ne laissant paraître pour eux qu’une parcelle de ce visage. Il releva son visage d’un coup sec avant de les faire percuter l’un contre l’autre, les laissant, gisant sur le sol, avant de retourner s’asseoir au bar. Posant ses coudes sur le comptoir, sa tête sur ses doigts entremêlés, il laissa échapper un soupir, n’écoutant rien des probables paroles qui l’entouraient. Aucune des personnes autour de lui ne valait la peine qu’il y prête attention. Personne ne pourrait lui donner cette joie d’extirper la douleur du visage, les cris de douleur qui se muent en cris bestiaux tandis qu’on leur vole leur ego, leur raison d’être. Un sourire revint sur son visage. Et cet instant unique où on leur montre ce qui dirige leur carcasse vide et imbibée d’alcool, y goûtant légèrement avant le leur voler dans un rire emprunt à la folie… non… belle est bien fou… tout comme el sien, tout comme ce qu’il faisait… il lui ressemble trop ! Son regard, sa voix, son rire, ses sourires, cette passion ! Il se relève brusquement, frappant des deux poings sur la table, la tête baissée. Marre, trop marre de cette comparaison, de savoir que, d’un simple échange de regard, ceux qui l’ont déjà vu et qui s’en sont sortit, peuvent le reconnaître, cette chose en lui qui a piller le corps, non seulement des basse carcasse des hommes, mais également de pauvres femmes… de pauvres femmes obligée de porter l’enfant du malheur. Attrapant le tabouret le plus proche, il l’abattit brutalement sur les têtes des deux hommes, sonnés, au sol. Un bruit sec, un craquement sans doute, puis plus rien, simplement un être, sombre, invisible, haletant. Se retournant pour s’accouder au bar, tenant le bout de son chapeau entre deux de ses doigts pour le maintenir baissé, il commence d’une voix ironique et à la fois imprégnée d’une colère retenue…

« Ton ménage… n’espères même pas… »

Puis il entreprit de sortir du bar, crachant sa cigarette encore allumé sur l’ex-joueur de poker…

Kyria le regarda bien dans les yeux quand il effectua d’un ton enjoué sa demande. Son regard était froid tout comme sa voix quand elle se décida enfin à répondre après avoir reposé le verre qu’elle était en train d’essuyer.

« Je ne vois pas vraiment à quoi te servirait une pièce vide pour nettoyer, d’autant plus que, tu n’as besoin que d’un torchon et d’un seau d’eau ! Pour ton information, oui, il y en a… »

Mais non, elle n’irait pas avec lui, il ne fallait vraiment pas compter sur çà. Entre temps, elle lavait les verres, les essuyait et les rangeait côte à côte. Et bien sur, il ne fallait pas oublier qu’elle devait prendre des commandes qu’elle servait sans un mot même si on lui parlait, elle ne répondait pas ou bien, par un simple hochement affirmatif ou négatif de la tête. La jeune gothique était d’une nature curieuse et elle ne pouvait s’empêcher de regarder ce qu’il se passait dans la salle et, son regard restait surtout fixé sur le jeune homme qui avait une très mauvaise habitude : faire souffrir les gens et puis, les tuer. Elle ne compris pas vraiment les causes de ce qu’il faisait mais soit. Par contre, la phrase ou plutôt le balbutiement qu’un homme avait tenté l’intriguait et elle se demandait de qui il pouvait bien s’agir.
Il fallait pourtant croire que les gens étaient un peu habitués au jeune homme car ils ne faisaient aucun commentaires et quelques minutes après que les deux crânes aient été fracassés, deux hommes en noir, sûrement des gardes, qui firent, au passage, froid dans le dos à la jeune fille, emportèrent les deux corps inertes.
Kyria remarqua que l’assassin allait s’en aller, alors, elle abandonna son poste au bar et le rattrapa par le bras. Elle le fit faire volte-face et, le regardant bien dans les yeux, elle lui dit

« Un seau et un torchon t’attendent… Au même titre que ta pièce vide et isolée mais tout pourra y aller tout seul moins que tu ne trouves quelqu’un qui veuille y aller avec toi… »

Elle lui lança un regard de défi avant de se retourner et d’aller reprendre les commandes qui commençaient à affluer. Elle se demandait ce qu’il allait décider de faire à présent mais elle espérait bien qu’il revienne même ne fut-ce que pour aller danser et s’amuser parce que, franchement, le nettoyage, de toute façon, elle devrait le faire à la fermeture du bar, ce qui ne risquait pas d’arriver avant qu’une bonne partie de la nuit fût passée…